"La Tradition"

A Villefranche-Sur-Saône « La Tradition » fait que les garçons né la même année aiment se retrouver au sein d’une « Amicale Classe ».

L’année de leurs dix-neuf ans, ils ont créé leur groupe, désigné un bureau pour l’administrer. Ils sont prêts à le suivre jusqu’au bout des temps.

Ils ont onze mois pour préparer leur première fête. On la décrit comme la plus belle. On les nomme les Rois de la Fête. Ils le sont.

Mais surtout ils auront scellé entre eux des liens d’amitié et de fraternité indestructibles. Ils rigoleront ensemble le jour du mariage des copains et pleureront bien plus tard en les accompagnant au cimetière. Jusqu’au jour où la Classe s’éteindra avec le dernier d’entre eux, et le drapeau reçu la veille de leurs 20 ans finira exposé à la Salle des Conscrits.

Leur Amicale Classe rejoint leur Comité Interclasse décennal parmi lequel ils retrouveront ceux qui les ont précédés il y a dix ans, vingt ans, etc…

La nouvelle classe y puisera toutes les bonnes choses que l’on échange entre générations. Ils y écouteront des « vieux » de l’âge de leurs parents ou grands-parents. Mais, l’écoute n’est pas la même, les messages ne sont pas les mêmes. Là où il y aurait eu discorde, il y aura courtoisie, compréhension et tolérance.
Tous les dix ans, le week-end du dernier dimanche de janvier, les libations durent quatre ou cinq jours.

Le vendredi soir, grand moment de défoulement général, toutes les générations se déguisent et parcourent notre grande rue (la Rue Nat’) pour la retraite aux flambeaux.

Du samedi au mercredi, smoking noir, chemise blanche, nœud papillon, gants blans et gibus (haut de forme); les conscrits de la ville ont revêtu leur costume de fête.

La foule accoure de tous les environs le dimanche matin quand à onze heures, les conscrits s’élancent derrière les fanfares qui précèdent chaque tranche d’âge. Des vingt ans aux centenaires, tous arborent sur leurs gibus un ruban de couleur distinctive, si jamais le spectateur pouvait douter de leur juvénilité ou mâturité.

Ce fabuleux défilé, s’appelle « La Vague ».

Les étrangers à notre ville pourraient croire que cette tradition se résume à des banquets et autres excès. Il n’en est rien; amitié, fraternité, solidarité sont les maîtres mots du conscrit de la Calade.


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